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Près de 40 % des policiers et gendarmes jugent les contrôles d’identité  « peu ou pas efficaces », selon une étude

Près de deux policiers et gendarmes interrogés sur cinq (39,2 %) jugent les contrôles d’identité « peu voire pas efficaces » pour garantir la sécurité d’un territoire, selon une étude du Défenseur des droits, confiée à des chercheurs du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), sur les conditions d’exercice du travail des forces de l’ordre et leurs attitudes vis-à-vis de la population, publiée mardi 27 février. Le nombre de contrôles d’identité annuels est estimé à près de 47 millions, selon la Cour des comptes.
Cette enquête repose sur un échantillon de 976 gendarmes et 655 policiers répartis sur sept départements : trois en région parisienne (Yvelines, Essonne, Val-d’Oise) et quatre en région Auvergne-Rhône-Alpes (Cantal, Isère, Loire, Rhône). Les policiers se montrent les plus sceptiques quant à l’efficacité des contrôles ciblés sur les consommateurs de cannabis, jugeant à 69,5 % cette méthode peu ou pas efficace. Concernant les pratiques professionnelles, les réponses sont contrastées : si l’usage de la force pour obtenir des aveux est réprouvé dans plus de neuf cas sur dix, près de six répondants sur dix (59,8 %) estiment que, dans certains cas, le recours à plus de force que ce qui est prévu dans les textes devrait être toléré.
La majorité des policiers et gendarmes considère par ailleurs que mener à bien leur mission est prioritaire par rapport au respect de la loi (51,8 % contre 45,2 %). La formation continue reste un problème selon une part significative des forces de l’ordre interrogées. Une faible minorité de gendarmes et de policiers (respectivement 12 % et 5,5 %) ont bénéficié de formations dans l’année écoulée sur la désescalade de la violence.
De la même manière, près de la moitié des agents (45,7 %) se dit insuffisamment formée aux droits des citoyens. Ils sont 66,6 % à avoir étudié le droit des mineurs, 53,5 % le droit de la non-discrimination, 28,8 % le droit des réfugiés et des étrangers et 20,1 % les droits économiques et sociaux.
Face à ces résultats, le Défenseur des droits invite les pouvoirs publics et institutions concernées à mettre en œuvre les recommandations qu’elle a formulées à de nombreuses reprises, comme « renforcer la formation initiale et continue des policiers et des gendarmes » et « mettre en place un dispositif d’évaluation de la pratique des contrôles d’identité, de leur efficacité et de leur impact sur les relations avec la population ».
Le Monde avec AFP
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